jeudi 16 février 2017

Les tambours de la guerre se font entendre de nouveau dans le Donbass alors que l’aide humanitaire est amenée tant que cela est possible

Les tambours de la guerre se font entendre de nouveau dans le Donbass alors que l'aide humanitaire est amenée tant que cela est possible

Ce matin, Donetsk a commencé la journée au son des canons et des explosions. Peu avant 10 h, l'armée ukrainienne a en effet bombardé à l'artillerie de 152 mm une usine de produits chimiques située dans le district de Kouibyshevsky, non loin du centre Volvo. L'explosion a retenti dans toute la ville, et a tué au moins un civil. Comme on peut le voir, l'accalmie des derniers jours n'aura été que de courte durée.

Lors de son rapport quotidien, Edouard Bassourine a indiqué que les bombardements de l'armée ukrainienne avaient de nouveau dépassé les 1000 sur les dernières 24 h, dont 41 tirs d'artillerie lourde et 43 tirs de chars d'assaut. Des tirs qui ont de nouveau fait un mort parmi les soldats de l'armée de la République Populaire de Donetsk (RPD).

En plus d'accumuler de nouvelles armes (entre autre de nombreux canons automoteurs et chars d'assaut) et troupes sur le front, y compris un grand nombre de soldats de la Garde Nationale et des mercenaires venant de pays arabes, des soldats ukrainiens (manifestement drogués au vu de leur comportement) ont tenté d'attaquer hier après-midi une position de l'armée de la RPD près de Kominternovo. L'attaque a bien sûr été repoussée, infligeant des pertes se montant à cinq morts et trois blessés à l'armée ukrainienne.

Comme indiqué dans un précédent article, l'accalmie récente n'est que le calme avant la tempête. Même le Saker, pourtant habituellement très prudent a annoncé dans un article la semaine dernière ce qui est évident pour beaucoup dans le Donbass depuis un bon moment. L'Ukraine est acculée.

Tout d'abord énergétiquement. Suite au blocus ferroviaire imposé depuis trois semaines par les nationalistes dans la zone de l'OAT, le charbon du Donbass ne parvient plus jusqu'aux centrales thermiques ukrainiennes, poussant le Premier ministre ukrainien à appeler à lever le blocus.

Car désormais il ne reste en moyenne que 40 jours de stock de charbon aux centrales électriques thermiques ukrainiennes. Mais selon les centrales cela varie de 14 à 100 jours. Ensuite il faudra couper l'électricité par moments, puisque plus de 40% de l'électricité en Ukraine est fournie par les centrales à charbon. Même les médias ukrainiens aux ordres de la junte sont obligés d'admettre cette gabegie « made in nazis ».

Des coupures qui vont faire monter le mécontentement populaire, alors qu'à Rivne (Nord Ouest de l'Ukraine), 200 personnes ont manifesté pour se plaindre qu'il fait déjà à peine 8°C dans les appartements, les hôpitaux, et les maisons pour enfants. L'eau à la sortie de la chaufferie est à peine à 24°C. Alors imaginez quand il y aura des coupures d'électricité, empêchant les gens de compenser correctement avec des radiateurs électriques.

Et ce n'est pas avec ses plans sur la comète, visant à construire six centrales hydroélectriques sur le Dniestr (dont le débit est déjà fortement affaibli et inquiète des écologistes), au risque de se fâcher avec la Moldavie, que l'Ukraine va arranger rapidement sa situation catastrophique.

Ni en assassinant les commandants des armées de la RPD et de la RPL, comme la semaine dernière avec l'attentat qui a tué le commandant Guivi. Comme le dit si bien la chanson des partisans « ami si tu tombes, un ami sort de l'ombre à ta place  ».

C'est ainsi qu'il faut comprendre l'annonce publique, d'un état de fait qui existe depuis plusieurs mois, à savoir la prise de fonction militaire de l'auteur Zakhar Prilepine, qui devient un nouveau visage, une nouvelle figure symbolique de la lutte du Donbass, pour remplacer les héros tombés récemment. Mais aussi le symbole d'un changement de rhétorique des républiques populaire du Donbass, moins conciliante.

Car malgré le fait que Kiev continue de compter sur la désinformation chronique pratiquée par les médias mainstream occidentaux pour influencer la politique de Donald Trump, la situation internationale de Kiev continue de se dégrader.

Après avoir mis en accusation plusieurs officiels et commandants ukrainiens, la commission d'enquête russe sur les crimes de guerre commis dans le Donbass, a conclu en effet de manière avérée, que Kiev avait utilisé des armes de destruction massive contre les civils du Donbass, en violation de toutes les normes internationales.

D'ailleurs sur le plan diplomatique, le ton de la Russie se fait de plus en plus dur envers l'Ukraine, et de moins en moins diplomate et patient.

Ainsi le ministre des Affaires étrangères russe a déclaré qu'en appeler à la conscience de son homologue ukrainien était une perte de temps (sic), et que les déclarations quotidiennes des autorités ukrainiennes montraient qu'elles souhaitent se mettre elles-mêmes dans une situation de russophobie telle qu'il leur sera impossible d'en sortir. On a connu M. Lavrov plus diplomate.

Dans ce contexte, l'annonce par Sergueï Lavrov de futures discussions avec le secrétaire d'état américain Rex Tillerson, afin entre autre de discuter de la situation en Ukraine, a de quoi donner des sueurs froides à Porochenko, qui voit en même temps la date butoir du 20 février (à partir de laquelle les nazis ukrainiens menacent de manifester en masse) s'approcher à grands pas.

Alors que l'aiguille tourne et que la guerre se rapproche à grands pas, l'aide humanitaire profite de cette pause pour être amenée là où elle est nécessaire.

Fin janvier nous nous sommes rendus à Gorlovka et Khartzysk pour apporter des cadeaux aux enfants, mais aussi pour faire un état des lieux des besoins, entre autre pour l'école-internat N°24 qui a besoin de manuels scolaires en langue russe :

 

 

Et hier, nous avons accompagné Patrick Lancaster lors de sa distribution d'aide humanitaire à Veseloe :

 

À l'heure où j'écris ces lignes de violents combats ont éclaté à Avdeyevka, Spartak et l'aéroport de Donetsk. Semble-t-il avec l'utilisation par l'armée ukrainienne de lance-roquettes multiples Grad.

Les tambours de la guerre résonnent de nouveau sur Donetsk, faisant planer la menace de nouveaux désastres humanitaires sur la population civile du Donbass.

Si vous souhaitez aider la population du Donbass, contactez-moi par e-mail : ulfdis@dnipress.com pour obtenir les modalités d'action.

Christelle Néant

Source : Doni via Agoravox.fr

Information complémentaire :

Crashdebug.fr : Le bouclier antimissile (vidéo)

 

 

 

 

URL: https://www.crashdebug.fr/international/13238-les-tambours-de-la-guerre-se-font-entendre-de-nouveau-dans-le-donbass-alors-que-l-aide-humanitaire-est-amenee-tant-que-cela-est-possible-6

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