lundi 16 janvier 2017

Quand Tokyo relativise la crise des dettes

Quand Tokyo relativise la crise des dettes

Les ultralibéraux austéritaires, tout comme les politiciens qui se contentent de surfer sur les préjugés du moment. Avec une dette publique approchant 100% du PIB, et quelques dizaines de milliards d'euros de déficit, on pourrait penser, comme l'a soutenu un candidat à la présidence de la République quand il venait d'être nommé Premier ministre, que notre pays est au bord de la faillite. Sauf qu'un pays nous montre, de façon plus éclatante encore depuis l'arrivée de Shinzo Abe à sa tête il y a 4 ans, que cela est absolument ridicule. Le Japon, qui n'est pas le Vénézuela, avait une dette publique de plus de 200% du PIB quand Abe est arrivé à sa tête, et son déficit approchait alors 10% du PIB.




Alors que tout eurocrate aurait exigé un plan d'austérité bien sanglant, Shinzo Abe a commencé son mandat par un plan de relance budgétaire, soutenu par une dépréciation du yen. Et cela a été rendu possible par le fait que la Banque du Japon achète tous les ans 80 000 millilards de yens de dette publique, soit environ 650 milliards d'euros, 13% du PIB du pays ! La Banque Centrale du Japon possède aujourd'hui plus de 40% de la dette du pays, dette totalement virtuelle. Bref, merci au Japon de montrer que la monétisation, ce n'est pas forcément le Vénézuela ou le Mozambique et que cela permet de libérer les citoyens du fardeau d'une dette devenue trop lourde, sans pour autant léser qui que ce soit. Quel contraste avec les politiques menées en Grèce : voici où mène l'abdication de sa souveraineté monétaire.

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