mardi 13 septembre 2016

Présidentielles de 2017 : encore un coup pour rien ?

Présidentielles de 2017 : encore un coup pour rien ?

Malheureusement, la campagne pour les élections présidentielles de 2017 est bien mal partie, non pas que l'on pouvait en espérer grand chose étant donnés les acteurs principaux. Mais les dernières semaines et les primaires des deux partis qui se succèdent au pouvoir depuis trop longtemps ne font apparaître qu'un bal d'égos, surfant sur des postures communiquantes sans la moindre réflexion.


Egos, bulles et (im)postures

Du côté des dits Républicains, Nicolas Sarkozy a sans doute dépassé toutes les bornes en dénonçant les « manipulations » des juges à son égard dans l'affaire Bygmalion. La manipulation, ce n'est pas plutôt celle de ses comptes de campagne pour camoufler un dérapage colossal, qui devrait le disqualifier aujourd'hui ? Aucun des candidats ne semble vouloir faire une campagne de fond. L'ancien président se complait dans un bushisme de bas étage, mettant le cap à droite toute sur les questions d'identité, de sécurité et d'économie. Juppé occupe le centre-droit, terrain fertile des premiers sondages mais propice aux éclosions trop précoces qui fanent dans la dernière ligne droite. Fillon cherche à exister en critiquant l'ancien président et en mettant le cap à droite et Bruno Le Maire mise tout sur son âge.

Du côté de la majorité sortante, ce n'est guère mieux, entre l'avalanche de candidats situés plus ou moins dans ladite majorité. La bulle Macron, l'ami de la finance à Londres, gonfle à la vitesse des valeurs de nouvelles technologies au tournant du dernier siècle, comme bien d'autres. Difficile de ne pas y voir qu'un château de cartes qui tombera dans la tempête, malgré des éloges plus ridicules les uns que les autres. Montebourg fait mine de vouloir y aller, mais on décèle finalement bien plus d'ego dans sa démarche que de convictions, ses premières propositions, guère originales, relevant davantage de la collection de gimmicks pour attirer l'électeur volage. Mais qu'attendre de celui qui a fait le grand écart entre la démondialisation et les bases de la loi dite Macron 1 il y a seulement 2 ans

Comme Sarkozy avant lui, Hollande vient de lever la plupart des derniers doutes qui subsistaient sur sa candidature. Toute la question est de savoir s'il participera à des primaires, ce qui est a priori totalement contradictoire avec l'esprit des institutions et qui semble difficile si cela devait avoir lieu après celles de la droite. On voit venir gros comme une maison que le PS finira par dire qu'il est trop tard pour les organiser tout en proposant de s'unir autour du président sortant, qui, cela tombe bien, est le seul à pouvoir faire la synthèse entre Montebourg et Macron. La question qui se pose maintenant, c'est de savoir quel sera le nombre de candidats de part et d'autre, ce qui pourrait jouer sur le triste casting du second tour le 7 mai 2017, les changements législatifs poussant à la concentration.


Pour le moment, la seule certitude semble être la présence de Marine Le Pen au second tour, surtout si le nombre de candidats est important. Il faut dire que les résultats des élections intermédiaires confirment de telles anticipations, même s'il ne faut pas oublier qu'elle était donnée à 24% des voix il y a 5 ans… Le FN profite des vents porteurs en restant en pilotage automatique, sans creuser le fond, et tout en continuant à déverser ses excès habituels. Malgré quelques vrais progrès récents, Mélenchon semble poursuivre dans la voie qui a mené Syriza dans l'impasse : le refus d'une coupure nette avec l'UE et le discours souvent classique de la gauche de la gauche sur l'immigration et notre modèle culturel. Seul reste Dupont-Aignan, mais il faudrait qu'il aille beaucoup plus loin qu'aux européennes.

Finalement, ce qui frappe à date, c'est l'absence de débat de fond, les Républicains virant plus ou moins fortement à droite et plus identitaires. Et face au zemmouro-thatchérismede Sarkozy, Hollande ressort les bien peu convaincantes vieilles lunes de la gauche. Malheureusement, 2017 risque à nouveau d'être une année blanche pour le grand changement politique dont notre pays a besoin.

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