dimanche 17 juillet 2016

Brexit : Londres va-t-elle donner une leçon à Paris et Bruxelles ?

Brexit : Londres va-t-elle donner une leçon à Paris et Bruxelles ?

La période qui a suivi le référendum britannique du 23 juin a été mouvementée, une majorité semblant ne pas avoir anticipé un tel résultat. Le traitement de cet événement par une partie des médias a été désolant de partialité. Aujourd'hui, avec l'arrivée de Theresa May au 10, Downing Street, il semblerait heureusement que la voix du peuple britannique devrait être pleinement respectée.



Un véritable enjeu démocratique

Une partie des opposants au Brexit semble ne pas avoir encore complètement abandonné l'idée que le vote du 23 juin pourrait ne pas être suivi d'une sortie de la Grande-Bretagne de l'Union Européenne. Pourtant, on serait curieux de voir comment ils auraient traité leurs adversaires dans un cas opposé. N'auraient-ils pas durement critiqué toute pétition pour demander un nouveau vote remettant en cause leur victoire, ainsi que tous leurs promoteurs qu'ils auraient sans doute traité de pushistes ? Il est tout de même étonnant de voir le relativisme démocratique de certains, qui se comportent de facto commes les autocrates qu'ils dénoncent. La démocratie ne semble vraiment leur convenir que quand les peuples votent dans le sens qui leur va, et ils peuvent remettre en cause tout vote qui ne va pas dans leur sens.

Heureusement pour les millions de britanniques, qui se sont majoritairement prononcés pour la sortie de leur pays de UE, la nouvelle dirigeante de leur pays, qui a pris ses fonctions cette semaine, semble partie pour respecter le vote de ses concitoyens. Elle a déclaré : « Brexit signifie Brexit (…) Il n'y aura pas de tentative pour rester au sein de l'UE ». Si elle a fait officiellement campagne pour que son pays reste dans le monstre européen, elle est plutôt considérée comme UE-sceptique et son implication a été minimale. Mieux, elle a nommé Boris Johnson en charge des affaires étrangères, et a confié à David Davis, un partisan déclaré et très engagé du Brexit, le ministère en charge de la question. Il semble donc que d'ici la prochaine décennie, un premier pays aura bien quitté cette fâcheuse construction.

Et cela représenterait un immense progrès démocratique dans cette Europe aux tendances totalitaires, trop souvent prompte à refuser les votes démocratiques. Déjà, le traité de Maastricht avait imposé un nouveau vote à ceux qui avaient mal voté la première fois. Mais l'un des plus grands scandales démocratiques de nos pays reste sans conteste la ratification du traité de Lisbonne en 2008, après les « non » clairs de la France et des Pays-Bas. On peut également pensé au refus de la simple tenue d'un référendum Grec à l'automne 2011, puis au non respect du vote de juillet 2015 organisé par Alexis Tsipras contre le mémorandum alors proposé par la troïka. Bref, si Theresa May respecte le vote du 23 juin, alors, tous les peuples européens pourront la remercier d'avoir défendu la démocratie.


Bien sûr, il est encore trop tôt pour juger définitivement. Le précédent Tsipras démontre malheureusement qu'il vaut mieux juger les actes que les promesses. Néanmoins, on peut saluer les premières signes qu'elle donne. Il faudra être vigileant car cette UE n'a aucun état d'âme à piétiner les votes des peuples.

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