samedi 4 juin 2016

Roundup : la commission européenne continue à soutenir Monsanto

Roundup : la commission européenne continue à soutenir Monsanto

Dans l'interminable feuilleton de l'autorisation des créations de Monsanto, sans surprise, la Commission a proposé de prolonger l'autorisation de la molécule du Roundup pour 18 mois. Une durée réduite pour tenter d'obtenir le soutien des Etats membres. Pas gagné, heureusement.



La dernière carte de la Commission ?

Il faut lire l'article du Monde, très détaillé, qui donne un bel historique des derniers mois. On y apprend que la production de glysophate (le principe actif du Roundup), est passé de 600 000 à 720 000 tonnes de 2008 à 2012. En 2011, une revue étasunienne avait dit en « avoir détecté dans les trois quarts des échantillons d'eau de pluie et d'air analysés dans une région de grandes cultures ». En mars, la Commission voulait une réautorisation de quinze ans, mais il n'y avait pas majorité pour la soutenir. Elle a donc baissé petit à petit la durée de réautorisation, jusqu'à 18 mois aujourd'hui, pour essayer de trouver une majorité lundi 6 juin, ce qui ne semble pourtant pas encore évident, d'autant plus que la France, par la voix de Ségolène Royal, a déjà indiqué qu'elle ne soutiendrait pas une telle décision.

Il faut dire que le Centre International de Recherche sur le Cancer de l'OMS a classé le produit comme un « cancérogène probable » début 2015, chose que l'Autorité Européenne de Sécurité des Aliments a refusé. Coup de théâtre en mai avec la publication d'un groupe d'experts de l'OMS, des Nations Unies et de la FAO affirmant que le glysophate ne présentait pas de risque. Sauf que depuis, certains ont identifié que le groupe responsable de cette étude était présidé et co-présidé par deux consultants d'un lobby payé par les sociétés qui vendent du glysophate. Et comment faire confiance à ces institutions européennes que même le Monde critique pour son coupable laisser-faire à l'égard des perturbateurs endocriniens, dénoncé par les Etats ou même la Cour de Justice. L'UE défend les intérêts des industriels.


Espérons qu'une majorité d'Etats s'opposera à la poursuite de la commercialisation du glysophate, comme cela semble le cas, poussant la Commission à constamment revoir ses plans. Malheureusement, dans ce genre de dossier elle a aussi montré une capacité détestable à aider Monsanto.

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