lundi 31 mars 2014

Taisez Vous Mlle Trierweiler!



Et Si "valoche la répudiée" prenait un (petit) cours d'Histoire de France?


"Sire, je n’entends pas que votre garce de femme aille avec vous à l’Assemblée, nous n’avons pas besoin de cette putain...Louis XVI titube sous l’injure et s’assied à la tribune de l’Assemblée..."

Le président de l' assemblée nationale à Louis XVI le 10 aout 1792  (Max Gallo "la révolution française, le peuple et le roi")


Valérie Trierweiler est-elle maîtresse?


Balzac disait : "Je suis de l’opposition qui s’appelle la vie". Faute d’avoir son génie, on peut au moins tirer un enseignement de ce précepte en ne supportant pas les leçons illégitimes. C’est un manque flagrant de conscience politique, une immaturité grave que de se déterminer surtout par rapport à des considérations négatives ou de liberté instinctive. Je mérite le fouet républicain pour une telle superficialité et désinvolture. Pourtant, j’ose m’avouer coupable sur ce plan et j’espère n’être pas le seul à m’abandonner à cette dérive.

Il est évident que dans notre espace démocratique et à l’égard des partis qui y sont vilipendés, contestés, approuvés mais admis, la réaction que j’évoque concerne exclusivement l’extrême gauche et le rassemblement bleu marine, autrement dit le FN et, pour faire plaisir à ceux qui tiennent au vocabulaire militant, à l’extrême droite. En m’examinant et avec un vif goût de la solitude intellectuelle, j’avoue que j’éprouve le besoin viscéral de ne me colleter qu’avec moi-même pour me forger une opinion sur les problématiques centrales de notre pays et, lors de ces élections municipales, sur les raisons de mes adhésions. Parce que je prétends demeurer, sans être gêné par quiconque, dans un dialogue avec moi-même qui m’autorise l’appréhension de la complexité, la détestation du sommaire et de l’insulte facile, la perception des nuances et la formulation de conclusions claires même si en amont elles n’ont pas fui la richesse du doute, de l’interrogation en s’abstenant d’un moralisme confortable qui entrave plus qu’il n’éclaire.

L’arbitrage, je veux qu’il se déroule entre moi et moi et, si je ne vote pas pour le FN, j’exige que la responsabilité m’en revienne et non pas à des prescripteurs qui se mêleraient abusivement de ce qui me regarde, moi. J’aurais tendance à les renvoyer dans leur propre sphère citoyenne en les invitant à s’occuper d’eux-mêmes plutôt que de se croire vaniteusement autorisés à en déborder pour mettre autrui sur le bon chemin qu’ils ont décrété tel de toute éternité. En ce sens, pour moi-même, et non pas seulement pour Avignon, je dénie radicalement à Olivier Py le droit de s’estimer suffisamment important pour que ses humeurs viennent m’influencer. Je dénie absolument, sur le même registre, à Roland Castro de tellement se pousser du col sur le plan électoral qu’il s’imagine fondé à se poser en arbitre des élégances politiques, non seulement là où il se bat mais, subtilement, pour toute la France. Je dénie, en réprimant le sourire qui naît quand le ridicule est atteint, à tous ces responsables culturels qui brandissent leur départ comme une épée de Damoclès qui ne fait peur à personne, de se piquer de nous alerter sur ce que nous devrions choisir ou non. Ils ne se rendent pas compte comme, en procédant de la sorte, la culture dont ils devraient être les serviteurs et non pas les gardiens tombe, à cause d’eux, sous le blâme dévastateur d’une politisation choquante. Ce qui explique en grande partie, ici ou là, la désaffection de publics qui demandent des pièces, des spectacles, de l’art et non pas des manifestations par metteurs en scène et responsables interposés.

Je dénie sans l’ombre d’une hésitation à telle ou telle personnalité qui n’a bénéficié d’une aura que par une contagion hasardeuse, amoureuse ou amicale l’autorité pour fulminer, prévenir ou mettre en garde. Nous sommes assez grands pour nous gouverner dans ces instants dont trop de citoyens ne mesurent pas le caractère capital, sans doute parce que les politiques de toutes tendances ne leur donnent plus envie de participer et que, par ailleurs, des importuns viennent porter atteinte à leur intimité en s’introduisant par effraction dans leurs convictions arrêtées ou en formation. Je n’irais pas jusqu’à soutenir que cette solitude que j’affectionne va chez moi jusqu’à refuser à quiconque la moindre immixtion dans mon monde mais, alors, il convient que ses prescriptions puissent être sinon suivies du moins estimées parce qu’émanant d’une personnalité moins impliquée dans les débats partisans que porteuse d’une sorte de sagesse et de lucidité sachant se déconnecter de l’immédiateté et de l’urgence. Pour prendre des exemples qui susciteront émoi et contradiction, BHL est brillant et très intelligent mais je ne lui ferais pas confiance, tant il est engagé dans les joutes de l’instant, pour prodiguer des avertissements méritant d’être lus ou écoutés. Je ne ferais pas la même observation pour Alain Finkielkraut qui saurait expliquer et argumenter en offrant sa leçon comme le fruit d’une réflexion intense et donc audible.

Je me méfie des faux sages gangrenés par l’idéologie, des apparents sereins pollués par la droite et la gauche, des prétendus observateurs neutres affectés par une partialité d’autant plus choquante qu’elle se parerait d’une objectivité surjouée. Quand Valérie Trierweiler, de laquelle on n’attend rien, qui n’est rien qu’une citoyenne comme nous, et c’est déjà beaucoup, se lance dans un "il y a tout de même le danger du FN...", elle se flatte, elle se quitte, elle s’égare, elle se surestime. Elle n’est pas notre maîtresse. Il y a des écoles pour cela.

[Altermonde-sans-frontières] Valérie Trierweiler est-elle maîtresse ?

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