lundi 10 septembre 2012

Montebourg et Pulvar vraiment pas normaux du tout



Un comportement en porte-à-faux avec leurs discours

Sur iTélé, commentant ce lundi soir passé cette séquence, Julien Dray l'a qualifiée de "lamentable", estimant qu'Arnaud Montebourg était "à cran", et finalement peu préparé à la rude critique qui accable ceux qui exercent le pouvoir.

Ce jugement est d'autant plus terrible que ce qui vient de se dérouler sous les yeux des électeurs de gauche n'est pas l’œuvre de Nicolas Sarkozy, mais de personnalités qui se réclament de la gauche la plus morale qui soit depuis Pierre Mendès-France. Le mal était plus profond que la simple personne de Sarkozy, dont acte.

On ne peut pas écrire que l'on craint que la gauche au pouvoir ne finisse par décevoir et finalement désespérer le peuple de gauche et participer soi-même, de par un comportement égotique, à la création de toutes les conditions de la déception et de la désespérance. Cela vaut pour Arnaud Montebourg comme pour Audrey Pulvar. N'est-ce pas Manuel Valls qui avait déjà dit qu'Audrey Pulvar faisait du mal à la gauche ? Faut-il aujourd'hui lui donner raison ?

Pour Arnaud Montebourg et Audrey Pulvar, qui ont érigé la moralisation et la rénovation de la vie publique au premier rang de leurs exigences, chacun dans leur genre, puis de conserve, il est temps de dire ce qu'ils font, et surtout, de faire ce qu'ils disent.


Affaire Lazard : Montebourg et Pulvar dans la ligne de mire


On se serait bien aussi passé de “ l’affaire Lazard ”. Vous n’êtes pas au courant ? “ VSD ” résume l’histoire : “ Lors de sa célèbre et un peu fastidieuse intervention “ Moi, président de la République… ” du débat de l’entre-deux-tours, commence-t-il, François Hollande l’avait assuré, ses ministres ne pourraient pas rentrer dans un conflit d’intérêts. Et voilà que la nouvelle tombe le 30 août : la banque Lazard, codirigée par Matthieu Pigasse, propriétaire des “ Inrockuptibles ”, est choisie pour conseiller Bercy, qui veut mettre en place la Banque publique d’investissement (BPI), l’un des soixante engagements du candidat Hollande. Or ledit Matthieu Pigasse vient d’embaucher Audrey Pulvar, la compagne du ministre du redressement productif, Arnaud Montebourg, comme directrice générale en charge de l’éditorial de l’hebdomadaire. Pour “ Le Nouvel Observateur ”, poursuit le mag, cela ne fait pas de doute, la banque Lazard a obtenu un mandat de conseil pour la future banque publique en échange de l’embauche d’Audrey Pulvar ”. Mauvais carambar…

Mais l’histoire ne s’arrête pas là — ç’eut été trop simple, hé hé. Car, en explosant, “ l’affaire ” a réactivé de vieilles rancunes entre le ministre de l’Economie et des finances Pierre Moscovici et son ministre de tutelle, Arnaud Montebourg. “ Bisbilles chez les M & M’s ”, c’est le titre de l’article que “ Le Nouvel Obs ” consacre ce jeudi au “ nouveau froid ” qui s’est installé entre les deux hommes. “ “ Je ne sais pas ce qu’ils se sont dit, mais les murs ont tremblé ”, raconte au journal un collaborateur qui passait dans le couloir. Lundi matin, Arnaud Montebourg a donné de sa voix d’avocat dans le bureau de Pierre Moscovici, au sixième étage du ministère de l’Economie. Les deux hommes ne s’étaient pas parlé depuis la révélation, dans nos colonnes, du mandat donné pour la création de la Banque publique d’investissement (BPI) à la banque Lazard France (…). Ce matin-là, l’explication entre les deux hommes a duré une heure… Montebourg était-il au courant de ce mandat, comme nous le réaffirmons aujourd’hui ? Ou a-t-il été tenu à l’écart, comme il le clame ? Dans tous les cas, il a suffi de cette étincelle pour faire éclater au grand jour un conflit latent depuis des mois ”. A l’heure de la crise, des petites chamailleries au ministère de l’Economie et des finances, ça nous manquait, vraiment…

Arnaud Montebourg et Audrey Pulvar “ agaçants ”

On en parlait aussi dans la revue de presse des hebdos — ce qui est, une fois de plus, le signe que la frontière news/people n’est plus aussi distincte que certains voudraient bien nous le faire croire… — Arnaud Montebourg et Audrey Pulvar filent, en ce moment, comme qui dirait, un mauvais coton. On ne va pas revenir sur “ l’affaire Lazard ” , le fait est que le couple “ agace ” de plus en plus. Dans un entrefilet, “ Le Nouvel Observateur ”, qui est à l’origine de la montée de grumeau (tout est dans la RP de jeudi, on vous dit), le fait observer : “ Le couple que forment Audrey Pulvar et Arnaud Montebourg n’en finit plus de faire des remous. Des avocats s’agacent de voir au programme de la prochaine assemblée du Conseil national des Barreaux, le 5 octobre, la journaliste animer une table ronde, alors que le discours d’ouverture sera assuré par le ministre du Redressement productif ”. Après le soupçon de “ conflit d’intérêts ” dont se serait rendu coupable Montebourg, et qui aurait permis à sa compagne de décrocher son job aux “ Inrockuptibles ” (CF la RP de jeudi…), forcément, ce genre de coïncidence fait un peu tache… “ Le Nouvel Obs ” se serait-il trouvé deux nouvelles têtes de Turcs ? La question reste entière. Reste… reste que “ l’inimitié ” que suscite le couple ne s’arrête apparemment pas là…

Audrey Pulvar : “ déçue ” par la gauche de Hollande

Que faut-il penser de tout ça ? Baaah, on sait pas trop… Au vu du “ soupçon ” que font peser les accusations de “ L’Obs ” sur le motif réel de l’embauche d’Audrey Pulvar aux “ Inrockuptibles ”, on s’est, on l’avoue, précipité sur l’“ édito ” de la nouvelle boss du magazine rock — des fois que, sait-on jamais ?, on y apprendrait des choses. Qu’y lit-on ? Un genre de défense du livre que Laurent Binet a consacré à la campagne de François Hollande, massacré, elle le dit elle-même, “ dans les colonnes de notre journal ”, il y a de cela quinze jours. “ On est loin de la littérature, écrit Pulvar à propos de “ Rien ne se passe comme prévu ” (Grasset). Sauf que (…) c’est peut-être le militant de gauche qui se reconnaîtra dans cette observation angoissée, intimidée, méfiante d’une campagne présidentielle en gestation. On sent chez Binet la même peur que chez beaucoup d’électeurs de gauche de son âge. La trouille, toute bête, d’être déçu, une fois de plus. Peut-être, comme beaucoup de quadragénaires, est-il “ né à la politique ” il y a tout juste trente et un ans, quand on croyait vraiment que “ quelque chose ” allait changer, que “ un homme une rose à la main ” rendrait “ l’air plus léger ” et “ dessinerait le mot espoir ”. Sans doute, comme plusieurs d’entre nous, alla-t-il de déception en déception, de renoncement en renoncement. Blessé, incrédule, finalement écoeuré ”. Blessée, incrédule, écoeurée, Audrey Pulvar ? Et par quoi, exactement ?

Audrey Pulvar atteinte du syndrome Rachida ?

“ Quand elle débarque, tout le monde part ! ”, titre “ Voici ” dans son édition de samedi. Elle ? Elle qui ? Audrey Pulvar — hé oui ! “ Gros malaise aux “ Inrockuptibles ” depuis l’arrivée de la compagne d’Arnaud Montebourg, jugée “ trop floue et autoritaire ”, rapporte le journal. Marc Beaugé, rédacteur en chef Actu, a présenté sa démission, et Bernard Zekri, ex-directeur de la rédaction, prend lui aussi le chemin de la sortie. Les lecteurs, eux, s’interroge “ Voici ”, vont-ils rester ? ” Houlà, houlà, ça rappelle un peu, toutes proportions gardées, bien sûr…, l’arrivée de Rachida Dati au ministère de la justice, époque Sarkozy. Mais bon, c’est peut-être que du bruit, avec plein de mauvaises intentions dedans…

http://leplus.nouvelobs.com/contribution/620394-audrey-pulvar-et-arnaud-montebourg-un-couple-emblematique-qui-fait-du-mal-au-ps.html

http://www.atlantico.fr

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