samedi 1 septembre 2012

François Hollande fera t il pire que Chirac en 1995 ?



En pleine tempête

Jamais l’état de grâce n’avait été aussi court. François Hollande et Jean-Marc Ayrault semblent partis pour battre le record de descente aux enfers dans l’opinion de Jacques Chirac et Alain Juppé en 1995. Entre un contexte difficile et une réaction apathique, les sondages décrochent et les médias s’agitent.

Un gouvernement sur la défensive

Le coup de semonce est clairement venu du sondage du Point où la côte de confiance du président dévisse de 11 points en août, à seulement 44%, quand Nicolas Sarkozy était encore à 61% au même moment dans son mandat, malgré de grosses erreurs. Mais si la baisse n’est pas aussi forte ailleurs, elle montre que les Français ne semblent guère faire confiance au nouveau président pour les sortir de la grave crise que nous traversons, illustrée par l’envolée du chômage.

Par l’odeur du sang alléchée, l’ensemble de la classe médiatique (journalistes et humoristes) traitent de plus en plus durement l’équipe au pouvoir. Nicolas Demorand parle « d’amateurisme » dans Libération. Jean-Marc Ayrault a été interviewé de manière assez musclée par un David Pujadas qu’on a connu moins incisif. Jean-Michel Aphatie a mis Michel Sapin sur le grill. Le moins que l’on puisse dire, c’est que les médias ne sont pas complaisants avec la nouvelle équipe.

Reniements et conséquences

François Hollande a passé quelques mesures de son programme avant la pause estivale mais la rentrée est plus difficile. Le candidat parlait d’un doublement du livret A, finalement, ce sera 25% à la rentrée et 25% de plus début 2013. Il parlait d’un blocage du prix de l’essence, les prix ont pris plus de 10 centimes par litre pendant l’été avant que le gouvernement ne se réveille et promette une baisse de 6 centimes qui semble aléatoire, alors qu’il existe pourtant des solutions.

Sur PSA, le gouvernement n’avait pas de mots assez durs après l’annonce du plan social et de la fermeture de l’usine d’Aulnay. Arnaud Montebourg, invité jeudi 12 juillet sur France 2, avait littéralement descendu la stratégie du groupe et annoncé qu’un expert examinerait le plan pour le 25 juillet. Naturellement, on attend encore ce rapport, qui serait inutile de toutes les façons. Et en un mois, le ministre du redressement productif en est venu à appeler les syndicats à être responsables !

Ils n’ont rien compris !

Le candidat aux primaires socialistes apparaît aujourd’hui comme le champion du retournage de veste, car outre l’épisode PSA (il faudrait faire un montage des deux émissions !), il a ressorti sa verve rhétorique pour appeler à voter en faveur de la camisole budgétaire européenne, qui constituerait un « progrès considérable dans le combat pour la croissance ». Dommage que Paul Krugman ait qualifié le plan de croissance de « pistolet à eau face à un rhinocéros qui charge ».

Mais le pire est sans doute la tribune signée par Pierre Moscovici et Nicole Bricq dans le Monde, qui montre que les ministres ont débranché leur cerveau et récitent un discours absolument navrant :  « la mondialisation est une réalité, son iniquité n’est pas une fatalité. Nous pouvons l’influencer. Pour le faire, nous n’opposons pas emploi et ouverture ». Par-delà le fait que tout ce qui est dit ici est faux, seulement vouloir « influencer » la mondialisation montre le niveau de l’ambition du PS…

La descente aux enfers de François Hollande et Jean-Marc Ayrault ne fait que commencer. Car dans un contexte très difficile, leur apathie sur le fond comme sur la forme va rapidement apparaître insupportable aux Français.

Blog gaulliste libre: Le gouvernement déjà dans la tourmente

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