lundi 27 août 2012

Cette nouvelle guerre mondiale qui nous attends


Cette guerre mondiale qui nous guette

par Max Gallo 


On vient de célébrer avec emphase les héros pacifiques des Jeux olympiques. Et si les relations entre nations, l’horizon probable du XXIe siècle, n’étaient pas la joute et le spectacle sportifs, mais la guerre ?
Certes, il est difficile d’en prévoir les formes, mais on sent bien que le monde est au travail pour accoucher d’un nouveau rapport de forces. Les organisations internationales (ONU, OMC, etc.) sont impuissantes. La crise financière, la récession, les déficits provoquent des conséquences – faillites, misère, chômage, etc. – équivalentes à celles que produirait un conflit.
Cette guerre monétaire et économique n’est pas une probabilité, mais un fait. Les industries sont détruites ici, relocalisées là. Les nouvelles générations, qui représentent plus de 60 % de la population, sont sans emploi, sans avenir. Pour survivre, une partie d’entre elles cherche à rejoindre les nations européennes.
Mais l’Europe est touchée par la crise. Les tensions sociales créent un climat d’insécurité. Des émeutes incendient épisodiquement les banlieues où s’entassent les nouveaux arrivants. La violence est, dans ces quartiers, à fleur de peau. La délinquance est en hausse, l’usage des armes à feu, y compris contre les forces de l’ordre, est fréquent. On se regroupe par communautés qui contrôlent leurs territoires. La population d’origine exige une politique sécuritaire. On stigmatise telle ou telle religion. Ce n’est pas la guerre civile, mais son terreau. Et qui peut dire ce que sera la situation dans deux décennies ?
Et d’autant plus que les nouveaux moyens de communication permettent de suivre, heure par heure, les guerres réelles qui se déroulent en Afrique, par exemple. L’immigré reste lié à son pays. L’intégration dans son lieu de vie devient difficile, sinon impossible à moyen terme.
C’est le Moyen-orient qui est l’épicentre de cette situation mondiale. Tout y est réuni pour qu’un conflit – toujours latent – déborde le cadre régional. Des puissances nucléaires sont en contact : Israël, Pakistan, peut-être bientôt l’iran. Les frontières sont contestées, l’eau disputée, les antagonismes religieux séculaires. Le pétrole est un enjeu majeur, puisque là sont les grandes réserves. Les grandes puissances mondiales – à l’exemple de ce qui se déroule en Syrie – sont conduites à prendre position.
Cette situation renvoie aux guerres balkaniques (1912-1913) qui mobilisaient les peuples et les grandes puissances (Russie, Autriche-Hongrie, Empire ottoman). Là s’est levé le rideau de la Première Guerre mondiale (Sarajevo, 28 juin 1914).
Et il y a, bien sûr, l’ombre menaçante d’un affrontement majeur entre la Chine et les États-unis. Mais c’est souvent par un rouage secondaire que s’enclenche un engrenage (la Serbie, en 1914, qui suscite la guerre mondiale). Il faut sans doute éviter le déterminisme. La raison, les solutions de compromis peuvent apaiser provisoirement les tensions. Et la surprise est la loi fondamentale des processus historiques. Mais l’emboîtement des crises (bancaire, économique, sociale), des conflits religieux, les déséquilibres que provoquent toujours les mouvements de population appellent à la vigilance, c’est-à-dire à prendre comme une hypothèse raisonnée le risque de guerre.
On peut aussi hausser les épaules, considérer cette perspective comme l’expression d’un pessimisme et d’un fatalisme anachroniques. C’est ce que pensaient les lecteurs de l’écrivain Francis de Pressensé – ami de Jaurès -, qui écrivait en avril 1911 : « Le climat du pays est caractérisé par une universelle lassitude, un universel dégoût, la République n’est plus qu’un conglomérat de clientèles… Il me paraît évident que nous glissons les yeux fermés sur une pente au bout de laquelle s’ouvre, béant, l’abîme d’une grande guerre… »
Sur l’autre bord de l’échiquier politique, le député monarchiste Albert de Mun publiait dans L’Écho de Paris, en décembre 1913, un article peu commenté : « L’Europe entière incertaine et troublée s’apprête pour une guerre inévitable dont la cause immédiate lui demeure ignorée, mais qui s’avance vers elle, avec l’implacable sûreté du destin… »
Remplaçons le mot « Europe » par « monde »… Ou bien persuadons-nous que les hommes peuvent aussi, d’un bond, franchir l’obstacle qui se dresse devant eux. Et rêvons en regardant le superbe envol de Lavillenie, notre médaille d’or olympique du saut à la perche.
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«On ne peut vivre sans nuire». Ça c’est certain…

… Mais «nuire pour vivre», relève de ce qu’il convient d’appeler la stratégie du pire. Et, malheureusement, l’arrogance de l’Occident est en train de contraindre l’Humanité, si elle ne l’y a déjà poussée, à ériger la nuisance en règle de confrontation géostratégique.

Sur la question de l’utilité géostratégique de la nuisance, les rhétoriciens de la stratégie du pire comme passage obligé du bien être de l’Occident, ne manquent pas d’inspiration. Certains, beaucoup plus nuancés comme Anatole France, justifiaient déjà assez maladroitement bien, aux yeux des jeunes générations occidentales, les pires perversions qui ont endeuillé des peuples allant de leur réduction à l’état d’esclave à leur extermination complète, pure et simple. Il le disait si bien :

Il y a des hommes qui firent sans doute beaucoup de mal, car on ne peut vivre sans nuire, mais qui firent plus de bien encore, puisqu’ils préparèrent le monde meilleur dont nous jouissons aujourd’hui.

- Anatole France

A l’évidence, pour la pensée occidentale, lorsque la finalité du mal permet à l’Occident de jouir d’un monde meilleur, ce mal devient le bien.La Côte d’Ivoire, la Libye, la Syrie et un peu plus tard, le Liban et l’Iran, puis parallèlement à tous ces futurs projets de nuisance, l’attaque meurtrière de la Guinée Equatoriale, du Soudan du Nord, du Cameroun, de la Guinée Conakry, de la RD Congo, du Congo Brazzaville, etc., constituent les formes achevées de la provocation de l’Occident en quête d’une nouvelle guerre de destruction massive.

Les enjeux sont énormes. C’est pourquoi le projet ne manque pas d’énormité. En effet, les théoriciens de la géostratégie du pire croient dur comme fer qu’il faut une Troisième Guerre mondiale pour rétablir l’équilibre financier dans les Etats de surendettés de l’Occident en s’offrant l’opportunité d’une victoire sur la Chine et la Russie, ce qui leur permettrait de passer ces nombreuses dettes en pertes et profits. Des géo-stratèges américains avec à leur tête, un certain Monsieur Zbigniew Kazimierz Brzeziński, ont réussi à convaincre la Maison Blanche que le monde meilleur qu’ils ont rêvé pour le peuple américain, est menacé parce qu’il y aurait trop d’hommes sur la terre. Or, à l’horizon 2050, il y aurait encore plus d’hommes et un déséquilibre insurmontable naîtrait entre les ressources naturelles disponibles et le stock d’hommes vivants sur terre.

“Zbigniew Kazimierz Brzeziński est né le 28 mars 1928, à Varsovie, en Pologne. Il est un politologue américain d’origine polonaise. Il a été Conseiller à la sécurité nationale du Président des États-Unis Jimmy Carter, de 1977 à 1981. En tant que tel, il a été un artisan majeur de la politique étrangère de Washington, soutenant alors à la fois une politique plus agressive vis-à-vis de l’URSS, [..] qui mettrait l’accent à la fois sur le réarmement des États-Unis et l’utilisation des droits de l’homme contre Moscou.” (source Wikipédia)

Aujourd’hui, Brzeziński fait partie des conseillers en matière de politique étrangère d’OBAMA. Depuis la barbarie de Georges Bush fils en Irak, il donne l’impression d’avoir révisé ses positions extrémistes à une proportion hypocrite moins choquante, qui tranche avec son radicalisme guerrier d’hier. Mais de toute évidence, ce sont les théories développées par Brzeziński qui sont mises en œuvre en Syrie, après avoir fait leurs preuves en Libye comme elles feront leurs preuves bientôt au Liban et en Iran.

Mais quand on cherche obstinément la guerre, on finit par la trouver. La Troisième guerre mondiale est devenue pour tous les dirigeants européens et américains, la solution unique à la crise dite de la dette. Tous raisonnent comme si aucune autre alternative n’existe. A les regarder agir, tout porte à croire qu’ils reconnaissent aujourd’hui qu’Hitler a été un siècle en avance sur eux. La reconquête du monde par les armes, la soumission des peuples, la déconstruction des Etats stables qui empêchent le triomphe de l’hégémonisme occidental, sont érigés en devoir civique aussi bien en Amérique du Nord qu’en Europe occidentale. Ils veulent tuer et détruire pour vivre heureux.

C’est ce qu’ils croient. C’est ce qu’ils font croire à leurs peuples. Ayant très peu d’esprit critique grâce à plusieurs siècles de manipulation médiatique et d’instrumentalisation, leurs opinions nationales sont favorables à la guerre, à cette grande guerre qu’ils leur présentent comme une petite aventure au moyen Orient, en Asie de l’Est et en Afrique avec des millions d’Arabes, de chinois et au besoin, d’Africains à la gueule cassée, loin des ambiances paisibles de Washington ou de Paris.

Et pourtant ils se trompent. Toute guerre de dimension internationale qu’ils déclencheraient en Asie de l’Est ou ailleurs, finirait dans les rues de Paris et de Washington.

C’est ce message que le Président russe Vladimir Poutine essaie de leur faire passer. En exécutant les dernières semaines, deux tirs de semonce de missiles intercontinentaux, il envoie un message très clair à l’opinion occidentale pour dire que cette fois-ci, la guerre ne lui sera pas contée. Les peuples occidentaux qui auront commandité cette guerre la subiront et mourront dans leurs lits douillets et alors, ils comprendront le malheur des peuples que leurs Nations massacrent en les diabolisant pour ainsi justifier par le mensonge, le massacre d’innocentes vies.

Mais l’opinion occidentale est sourde et stupide. Elle pense qu’un père qui tue les enfants des autres pour te nourrir avec le pain qui était prévu pour ces enfants-là, est un bon père.Mieux, cette opinion qui se fait de plus en plus batarde, sous influence médiatique, politique et surtout à la merci des idéologues du néo nazisme incarné par des hommes de peu d’éthique sociale comme Bernard-Henri Lévy, est une opinion égarée, convaincue d’accepter son autodestruction, car en vérité, les dirigeants de l’Occident sont désormais dans le rôle du Gourou qui prépare le suicide collectif parce qu’ils sentent que l’heure approche et le miracle qu’ils ont promis ne se réalise pas. Or ceux qui ont cru attendent des jours encore meilleurs qui ne reviendront plus jamais et leur désillusion actuelle, qui se mue en désespoir permanent, déclenchera la révolte populaire et la ruine de “l’Empire américain” tout comme de “l’Empire européen”.

C’est exactement de cela qu’il s’agit. Ils ont promis une société où l’égalité sociale sera la règle, où le bonheur sera le partage collectif et où le lait et le miel couleront chaque jour. Mais ils ont échoué. Leurs Etats se sont appauvris et surendettés. Ils n’ont aucune solution pour y remédier. Le modèle économique enseigné par le capitalisme barbare et malhonnête à atteint ses limites comme une chaine d’escroquerie pyramidale.Pendant ce temps, en face, le Communisme remanié en épousant les règles de l’économie de marché triomphe sans partage. Or ce triomphe brise l’équilibre géostratégique et condamne les anciennes puissances à la pauvreté irréversible.

Max Gallo avertit contre : « Cette guerre mondiale qui nous guette » « MediaBeNews

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