mardi 15 mai 2012

Pourquoi la sortie de la Grèce de la zone Euro est inéluctable





Evasion fiscale en hausse
Le problème, c’est que le succès des plans de rigueur proposés repose sur des rentrées fiscales à taux pleins… Or l’évasion fiscale se substitue à la fraude, avec la bénédiction implicite de l’Europe au nom de la libre circulation des biens et des personnes et de la liberté d’établissement. Les avions d’Athènes à Sofia (Bulgarie) sont de plus en plus remplis, des affiches en grec ont fait leur apparition dans les agences immobilières. 
Les entreprises de Builgarie font des prévisions de vente à la hausse, surtout pour les segments du haut de gamme.


Effondrement des revenus
Baisser les salaires sans baisser les loyers, tout en baissant les intérêts partout sauf chez ceux qui doivent emprunter parce qu’ils ne parviennent pas à rembourser…
Réduire les revenus du travail sans réduire les revenus du capital immobilier tout en réduisant les revenus des créanciers en augmentant la valeur de leur créance pour faire ensuite défaut…
Les Grecs voient leurs salaires se réduire comme peau de chagrin, alors lorsqu’on les menaces du pire s’ils quittent l’union européenne, ils considèrent qu’ils n’ont plus rien à perdre. 600, 400, peut-être bientôt 200 euros de revenus, que se soit au sein de l’europe ou en dehors. 
Alors autant tout casser et voir ce que cela donne !


Panique bancaire (bank run)
Les retraits bancaires sont aussi phénoménaux, en l’espace de deux ans (2010-2012), lesquels retraits contribuent à alimenter la fuite des capitaux vers ces cieux étoilés, chypriotes, suisses, bulgares ou autres :
« Toutefois, les pertes de liquidités pour les banques ayant résulté des retraits de dépôts sont considérables, les dépôts bancaires totalisant en mars 2010, soit exactement deux ans plus tôt, 228 milliards d’euros, soit un écart d’environ 63 milliards d’euros. »


Si on suit le même ratio, avec 228 milliards de dépôts, on atteindrait alors une fuite de capitaux de -32,5% …
En même temps, cette fuite des capitaux ne date pas d’hier, comme le fait remarqué Tsipras de la Syriza (Front de gauche grec). 
Il est clair donc que si ce mouvement se poursuit, une crise de liquidité viendra étayer la crise de solvabilité en Grèce, avec un risque de Bank Run généralisé.
En fait, la fuite des capitaux actuelle est surtout celle de ceux qui peuvent fuir le système bancaire grec et qui ont déjà fuit. Le reste, les dépôts des ménages, est encore dans le système. 
Et c’est bien là tout le problème : depuis 2 ans que la crise financière a explosé en Grèce, aucune restriction de mouvement de capitaux n’est intervenue.
On est donc en plein dans le coeur du réacteur libéral : liberté totale de circulation des capitaux.


Une armée très couteuse
Autre particularité de la Grèce, ses dépenses d’armement qui la placent en 22ème position mondiale (selon la CIA) entre la Chine et les USA avec 4,30% de son PIB.


Pour mémoire, la France est 54ème (2,60% du PIB) et, plus amusant, le grand satan du moment, l’Iran, en 62ème position (2,5%), juste avant la Croatie et le Sierra Leone… ça laisse songeur…


Christine Lagarde, si heureuse qu’elle était en tant que ministre de pouvoir affirmer triomphalement que la France avait conditionné son aide à la Grèce sous réserve du maintien des contrats d’armement. 


Des eurocrates bornés
C’est désolant, indigne, honteux ! Non seulement nous imposons aux Grecs un régime inhumain mais en outre il est absolument impossible que l’objectif qui le « justifie » soit atteint !
Nous prétendons sauver la Grèce, c’est une imposture. C’est l’euro que nous tentons désespérément de sauver. Et ce sera en vain. Seule l’idéologie, en l’occurrence l’idéologie européiste, peut être source d’un tel aveuglement…

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