mardi 22 mai 2012

Bank Run en Espagne et en Grèce : la fin du système euro ?



Le Bank run à l’Anglo-saxonne qualifie la course à laquelle se livrent les déposants d’une Banque qui, craignant qu’elle dépose son bilan et ferme, veulent récupérer leurs dépôts, sous toutes formes. L’histoire de la Grande Crise (celle de 1929) est souvent illustrée par ces photos de queues interminables dans les rues des villes américaines, anglaises mais aussi françaises, allemandes etc. 


Les clients des Banques y donnent l’impression d’attendre patiemment leur tour. Ils furent parfois excédés d’attendre et excédés de découvrir qu’attendre n’avait servi à rien, il n’y avait plus d’argent dans les coffres. Alors, ils devinrent moins patients et tout ceci dégénéra en véritables émeutes.


Mais tout çà, c’était le passé ! L’époque de l’obscurantisme financier et bancaire. Tout çà c’était fini et ne pouvait plus exister. En tout cas, c’était la conviction de nombre de spécialistes de la Banque. Jusqu’au jour, où….






L’inquiétude en Zone Euro est bien installée, d’ailleurs les places boursières du monde entier ont les yeux rivés sur l’état de santé économique du vieux continent. Et pour cause, la sortie de la Grèce de l’Union européenne est alarmante, une éventualité si les partis anti-austérité s’imposent lors du vote du 17 juin prochain.


Cela constituerait un arrêt ferme des aides européennes et le dur retour à la monnaie grecque, la drachme (une perte estimée à 50 milliards d’€ pour l’Etat français selon l’ancien ministre de l’économie François Baroin). 
Cette perspective pousse les épargnants à prendre possession de leur épargne en euros. Ainsi, prêt d’un milliard d’€ aurait été retiré par les particuliers grecs de leurs comptes bancaires, en seulement cinq jours.


De l’autre côté de l’Europe, la situation est similaire en Espagne. Engluées, dans la crise immobilière, l’agence de notation Moody’s a abaissé jeudi les notes de 16 banques espagnoles. Il faut avouer que le montant des créances douteuses atteignait en mars le médiocre record de 148 milliards d’€.


Ainsi, l’Espagne fait également face à une ruée des clients aux guichets de leurs banques. Pour l’heure, une information démentie par le gouvernement espagnol. Néanmoins, le quotidien "El Mundo" relayait hier dans ses colonnes, un retrait colossal d’un milliard d’€ de la banque Espagnole Bankia, nationalisée la semaine dernière sous le poids de ses dettes.
                                                              my bankster is not rich !




le début de la fin
Les autorités seraient en train d'étudier un projet de gel des retraits bancaires à 1000 euros par mois et par personne. Mais le mettre en place serait annoncer la faillite du système bancaire et les gens se battront pour sauver leurs économies. Une vraie catastrophe.


"Le rapprochement rapide des taux à court terme avec les taux à long terme est le symptôme indubitable d’une crise de liquidité."


Ce rapprochement rapide des taux à court terme avec les taux à long terme indique aussi un manque de confiance croissant des investisseurs dans la capacité de l’espagne à rembourser ses dettes à court terme. Rappelons par ailleurs au passage que l’on considère généralement que des taux supérieurs à 6 ou 7% ne sont pas supportables...