lundi 12 mars 2012

Espagne Portugal Irlande : les prochains PIIGS en route pour l' abatoir social



Portugal , Irlande, Italie et Espagne retiennent leur souffle.
les marchés obligataires les ont déja classé dans la catégorie " dettes pourries ".
Le chemin d' Athènes n'est plus très loin et le libéralisme autère est au bout du parcours avec un fonctionnaire allemand pour valider le ticket ...


 En tout cas, Athènes a évité la faillite incontrôlée en obtenant vendredi 9 mars l’accord d’une forte majorité de ses créanciers privés pour réduire et rééchelonner son énorme dette, ce qui ouvre la voie au versement d’un deuxième prêt de ses bailleurs de fonds publics, l’UE et le FMI.
Le pays est sauf, au moins pour un temps. Mais, vu l’état de délabrement de son économie, la Grèce pourrait avoir besoin d’un troisième plan d’aide international de 50 milliards d’euros en 2015, affirmait récemment l’hebdomadaire allemand Der Spiegel.
En attendant un éventuel prochain point d’inflexion hellène, les autres mal-portants de la zone euro peuvent souffler en évitant le risque de contagion. Mais sans se relâcher, car ce risque reste intact à moyen terme.


 Portugal, dette publique: 107,2% du PIB (2011)
Lisbonne semble s’être fourrée dans une situation inextricable, forcée par le “troïka”. En mai dernier, l’Union européenne (UE), la Banque centrale européenne (BCE) et le Fonds monétaire international (FMI) ont accordé un plan de sauvetage de 78 milliards d’euros pour sauver le pays de la faillite. La condition ? Des mesures d’austérité drastiques pour réduire la dette.
Mais revers de la médaille, ces mesures semblent gravement handicaper l’économie du pays. Pour Edward Harrison, spécialiste du secteur bancaire et de la finance, “les décideurs européens ne parviennent pas à comprendre la dynamique de la déflation de la dette”.


Dans le New York Times, il explique que les dirigeants européens font une erreur de diagnostic en se focalisant sur les politiques d’austérité. Ce qu’ils ne voient pas, dit en substance cet expert, c’est que le secteur privé portugais est très endetté. Lorsque l’économie se contracte, les individus et les entreprises endettés du secteur privé ont une propension irrésistible à épargner.
“Lorsque les Etats, les ménages et les entreprises tentent tous ensemble de se désendetter au même moment en réduisant leurs dépenses, s’amorce alors une spirale récessive s’auto-alimentant”, explique Edward Harrison. Avec au bout du compte, la faillite complète, conclut-il.


La pauvreté affecte 25 % de la population, en raison des mesures drastiques dictées par Bruxelles: baisse des allocations chômage, gel du salaire minimum et des pensions, franchises médicales pouvant atteindre 50 euros, augmentation de la TVA à 23 %, des prix du gaz et des transports, hausse de 25 % de celui de l’électricité.


Dans cette optique, le Portugal est en train d’emprunter la voie “tragique” de la Grèce. La hausse des taxes, des prix, des cotisations à la sécurité sociale et du chômage ont pour conséquence de réveiller le voyant d’une économie malade: le travail au noir.


Une étude publiée en janvier par la Faculté de sciences économiques de l’Université de Porto chiffre le travail au noir à près de 40 milliards d’euros, soit un quart de l’économie du pays. En Europe, seule l’Italie et la Grèce ont une économie souterraine plus conséquente. Et selon les experts cette part devrait augmenter à nouveau en 2012.
En attendant, le pays reste en récession avec un taux de chômage record à 14 %. Sur l’ensemble de 2011, l’économie portugaise s’est contractée de 1,6%, dans la roue de la baisse de 1,4% en 2010. Et ce n’est pas terminé, Lisbonne anticipe cette année une réduction du PIB de 3,3%.
La banque américaine Goldman Sachs s’attend désormais à ce que les décideurs politiques fournissent des fonds supplémentaires au Portugal, “dans une fourchette de 30 à 50 milliards d’euros jusqu’à 2014″. Pour de nouvelles cures d’austérité ?
Dans un rapport de source bancaire diffusé mardi 6 mars, mais rédigé mi-février avant la signature du deuxième plan de sauvetage de la Grèce, les banquiers qui ont négocié l’accord mettaient en garde sur les conséquences d’une faillite d’Athènes.
En premier lieu le risque de contagion aux autres pays. Si le Portugal est le plus mal loti, l’Irlande, l’Italie et l’Espagne suivent de près leur voisin européen.


Irlande, dette publique: 94,2% du PIB (2010)
Complètement groggy depuis le plan de sauvetage de 85 milliards d’euros accordé par la “ troïka” en 2010, l’ex “Tigre celtique” voit s’assombrir son avenir.
Alors que l’on pensait Dublin sur la voie de la rédemption, un document de la Commission européenne a prévenu qu’un ralentissement économique en 2012 pourrait conduire à une “rigueur budgétaire” non-anticipée. Publiée le 1er mars dernier dans The Irish Times, cette information voit “s’évaporer” l’espoir d’un retour de l’Irlande sur les marchés financiers, prévu l’année prochaine.
Le rapport réclamerait également “une révision du programme de vente d’actifs après le rejet du premier plan du gouvernement, jugé ‘pas suffisamment ambitieux’”, révèle le quotidien de Dublin.
Le gouvernement irlandais a de son côté créé la surprise en annonçant l’organisation d’un référendum sur le nouveau pacte budgétaire européen. Ce pays sera ainsi le premier à solliciter le vote populaire pour ratifier l’inscription d’une “règle d’or” dans la législation nationale, conférant à Bruxelles le droit d’imposer des sanctions contre les États en infraction.
Dans un contexte de profonde récession, de chômage élevé et de mécontentement croissant à l’égard de l’UE, les Irlandais se souviendront qu’ils avaient déjà rejeté les traités de Nice et de Lisbonne en 2001 et 2008, avant des les approuver en 2002 et 2009.
“Les défis auxquels l’Irlande est confrontée se sont accentués” avec l’apparition de la crise de la dette dans la zone euro, a indiqué le FMI le 2 mars dernier. Mais pour l’institution, la situation économique irlandaise reste sous contrôle grâce au sauvetage de la Grèce.
Christine Lagarde résume à elle seule la situation: Dublin reste à la merci d’une nouvelle dégradation de la situation dans la zone euro. Pronostic stable donc, mais santé fragile.
Italie, dette publique: 120,1% du PIB (2011)
Considérée à la fin de l’année dernière comme la prochaine victime potentielle de la crise de la dette en raison de sa dette colossale (1.900 milliards d’euros, 120,1% du PIB fin 2011), l’Italie, qui a adopté un nouveau plan d’austérité en décembre, bénéficie depuis le début de l’année d’une très forte détente de ses taux d’emprunt.
Ces derniers sont désormais sous les 5%, soit leur niveau d’août 2011, après avoir tutoyé les 7,5% mi-novembre quand les investisseurs craignaient des incidents de paiement sur la dette nationale. Un joli coup réussi par la dernière opération de prêt lancée par la BCE le 29 février et au cours de laquelle les banques italiennes ont été très présentes. Ces dernières ont reçu 139 milliards d’euros dans le cadre ce deuxième prêt exceptionnel de la BCE, sur un total de 529 milliards émis.
Le pays est désormais couvert de louanges pour la politique de réformes menée par Mario Monti. Pour preuve, Angela Merkel ne perd pas une occasion d’encenser le gouvernement italien en place depuis l’automne, érigé en modèle pour les autres pays en difficulté, notamment pour la Grèce.
Attention toutefois. Avec son entrée en récession fin 2011, la troisième économie de la zone euro a enregistré une faible croissance de 0,4% de son PIB sur 2011, un chiffre inférieur à la prévision du gouvernement qui misait sur 0,6%. Le dernier plan de rigueur, entériné en décembre, devrait quant à lui permettre de parvenir à l’équilibre budgétaire en 2013.
Il faut rappeler que l’Italie vit sous la surveillance de ses comptes et de la mise en œuvre des réformes. Ce que pourrait rapidement connaître L’Espagne…
Espagne, dette publique: 66% du PIB (T4 2011)
Madrid se prépare à des temps difficiles, car ses partenaires européens refusent de modifier les règles pour la réduction du déficit. Au dernier sommet européen, le gouvernement espagnol a été sommé d’expliquer les causes de l’explosion du déficit à 8,51% du PIB en 2011.
L’Espagne s’était auparavant engagée l’année dernière à ramener son déficit public à 4,4% du PIB en 2012, puis à 3% en 2013 conformément au Pacte de stabilité européen. Un objectif impossible à tenir avec les mesures prises pour l’instant par Mariano Rajoy, qui devra présenter son budget 2012 à la fin du mois de mars.
L’effort supplémentaire à fournir par les Espagnols sera de 29 milliards d’euros, à ajouter aux 15 milliards de l’ajustement adopté en décembre. Insuffisant, selon des responsables européens cités à la fin février.
Les grandes craintes de Bruxelles se cristallisent autour d’une hypothétique demande de révision de l’objectif de réduction du déficit, alors que d’autres partenaires européens sont contraints de boucler dans la douleur des budgets rectificatifs.
“Imaginez que l’Espagne emporte le point: cela décrédibilisera tout l’exercice et ça va semer le trouble”, a expliqué un diplomate européen. “Cela créerait un précédent”, a renchéri un autre diplomate.
“La réaction des marchés pourrait être désastreuse si on acceptait de réviser l’objectif espagnol au moment où l’on renforce les moyens du fonds de secours (ndlr: le MES). Cela signifierait qu’il y a un gros problème en Espagne”, a insisté un responsable européen sous anonymat.
Dès lors, des frictions diplomatiques font aussi état de soupçons concernant un maquillage du déficit 2011. La présentation du budget est donc attendu avec fébrilité, sous la rumeur d’une humiliante mise sous surveillance de ses comptes.


source : mediabenews.wordpress.com