dimanche 25 mars 2012

Crise de l 'euro :la Grèce en 2011, le Portugal en 2012



Le Portugal est en train de vivre ce que la Grèce subit depuis maintenant plus d'un an.


Les indicateurs économiques mettent en évidence une similitude lourde de sens entre la situation du Portugal actuellement (mars 2012) et celle de la Grèce en mars 2011.


1ère variable très importante pour étudier la situation d'un pays: le taux d'intérêt à 10 ans. En deux mots, de ce taux va dépendre la charge d'intérêt de la dette, et la soutenabilité celle-ci. Il y a un an, le taux d'intérêt grec était de 11,4% et le taux actuel au Portugal est de 12,8% . Bingo!


Etant donné les taux d'intérêts ultra-élevés, les deux pays n'empruntent plus sur les marchés (car en empruntant à 12%, autant vous dire que la dette est vite insoutenable) et sont donc dépendants des plans d'aide de la troïka (Banque Centrale Européenne, Union Européenne et Fond Monétaire International). Le 1er plan d'aide pour la Grèce date du 2 mai 2010, et celui pour le Portugal du 4 mai 2011 ! Le hasard comme par hasard...


D'un point de vue de la notation souveraine donnée par Moody's, il est encore une fois possible de tracer un parallèle plus qu'inquiétant. Il y a un an, en mars 2011, la notation de l'Etat grec était "B1". Le Portugal a actuellement une notation de "Ba3", soit seulement un cran de plus que la Grèce il y a un an!


Pour finir, si l'on compare les prévisions de croissance publiées par l'OCDE il y a un an en ce qui concerne la Grèce (OECD Economic Outlook, November 2010), et celles publiées très récemment pour le Portugal (OECD Economic Outlook, November 2011), les prévisions sont frappantes de ressemblance. La croissance grecque pour 2011, estimée par l'OCDE en 2010, était de -2,7% ; la croissance au Portugal en 2012, estimée par l'OCDE en 2011, est de -3,2% (GDP at market prices). En réalité en 2011, le PIB grec a diminué de 6,9%, soit 4 points de plus que la prévision de l'OCDE. La récession en 2012 au Portugal va mécaniquement faire augmenter la dette en pourcentage du PIB : taux d'intérêt, croissance, inflation et solde budgétaire primaire.


Si l'on regarde la situation de la Grèce il y a un an et les prévisions faites à cette époque pour l'année 2012 en Grèce (prévisions de l'OCDE, qui se sont révélées fausses par ailleurs), et celle du Portugal actuellement, il y a de quoi avoir peur... Il faut cependant garder en tête que le déficit budgétaire est moins catastrophique au Portugal qu'en Grèce (General Government financial balance ci-dessus), et que le gouvernement portugais n'est pas le gouvernement grec.
source : captaineconomics