Sommet Eurozone - le désespoir et la médisance dans les couloirs du pouvoir
La crise s'aggrave sans cesse la zone euro a montré que les rapports entre ses dirigeants est pire que jamais, rapporte Bruno Waterfield à Bruxelles
Ils pensaient que cela ne pouvait pas ètre pire, et bien si !
Les ministres européens des Finances réunis à Bruxelles le samedi ont été incapables de résoudre les problèmes qui ont amené la Grèce, et l'Euro, au bord du gouffre.
Le FMI a prévenu que, sans un défaut grec, la crise de la dette risquait d'absorber l'ensemble des 440 milliards d'Euros du fonds de sauvetage sans rien laisser à épargner pour aider les banques italiennes françaises ou espagnoles.
Une UE déjà ébranlée par les divisions entre la France et l'Allemagne sur la façon d'augmenter la "puissance de feu" de la Fonds Européen de Stabilité Financière (FESF) afin de sauver l'ensemble de la zone euro de la contagion grecque, est maintenant confrontée à la perspective de tout perdre en une seule fois.
Pour aggraver le traumatisme, Christine Lagarde, ancienne ministre française des Finances a en sa qualité de chef du FMI lancé un avertissement sinistre à ses ex-pairs européens.
Le FMI ne serait plus disposé à prendre un tiers de la facture totale pour le sauvetage en Grèce, une contribution de € 73 milliards à moins que les banques européennes soient prêtes à radier 50 pour cent de la dette grecque.
"l'humeur était maussade et sombre. La pire humeur que j'ai jamais vu, un désordre complet", a déclaré un ministre des Finances la zone euro.
En dehors du cordon de sécurité de l'autre côté de la route à l'entrée de l'immeuble sur l'avenue Livingstone, un graffiti anarchiste sur un mur proclamait en français : "Après la Grèce, la Belgique, l'insurrection est à venir."
L'humeur était pourtant plus à l'insurrection à l'intérieur du batiment que dans la rue.
Selon des initiés, Wolfgang Schäuble, ministre allemand des Finances, n'a pas pu résister à l'envie de placer un "je vous l'avais bien dit" - il avait été, après tout, le premier à appeler à un défaut «ordonnée» de la Grèce il ya 18 mois, à un moment où le coût d'une telle démarche aurait été de moins d'un tiers du prix d'aujourd'hui.
"Schäuble est un homme qui ne mâche pas ses mots, dont la réputation de dureté et l'arrogance est bien méritée. Il a été, franchement, insupportable", a déclaré un diplomate.
Shut him up !
François Baroin, le ministre des Finances française jeune et inexpérimenté, a tenté de riposter, se plaignant que la médecine par défaut du FMI frapperai la France de la manière la plus dure ; les banques du pays sont très exposés et pourrait menacer son «intouchable» note AAA.
Mais Mme Lagarde le fit taire en brandissant un rapport avec des chiffres très détaillés. "Elle a remis François Baroin à sa place - et dans un anglais parfait- , alors que c'est une langue qu'il parle pas couramment», a déclaré un diplomate.
C'est un fait étrange que les réunions zone euro sont généralement menées en anglais, la langue de la finance internationale, et que Mme Lagarde le parle parfaitement.
Les relations interpersonnelles entre les dirigeants de la zone euro ont atteint un niveau jamais vu, ce qui reflète les désaccords entre l'Allemagne et la France sur l'aide de la BCE au sauvetage de l'euro. Cette mésentente est un obstacle supplémentaire à la recherche d'une "grande solution" à la crise de la dette de l'Europe.
Nicolas Sarkozy a été citée comme un facteur majeur d'échec dans sa relation dysfonctionnelle avec Angela Merkel.
La chancelière Angela Merkel a dit avoir été profondément blessée par une anecdote que M. Sarkozy aurait dit à un autre chef de gouvernement à son sujet.
«Elle se dit au régime et puis se permet de reprendre une deuxième portion de fromage", aurait plaisanté Nicolas Sarkozy après une réunion dîner avec Mme Merkel.
"Les cris de leur désaccord pouvaient être entendus dans le couloir de la salle de concert où l'orchestre était sur le point de jouer l'hymne de l'Union européenne, l'Ode à la Joie, "a déclaré un officiel de l'UE incrédule.
Les ministres des Finances - dont George Osborne, le chancelier - ont exprimé leur frustration samedi que leur réunion d'urgence ne pouvait pas prendre des décisions sustancielles jusqu'à ce Mme Merkel et M. Sarkozy aient enterré la hache de guerre.
Et pour couronner le tout, Herman Van Rompuy, le président de l'UE est considéré par beaucoup comme trop proche de Berlin, et irrite de nombreux pays où il fait des propositions confidentielles pour la création d'un ministère des finances européens.
Son plan bénéficie d'un soutien considérable au sein de la masse croissante des bureaucrates européens qui voient en la création d'un "trésor européen" la seule solution pour le problème des pays qui dépensent plus qu'il ne faut.
Cela signifierait un organisme centralisé capable de remplacer les budgets nationaux et d'appliquer des réductions sur les gouvernements dépensiers.
Ce serait l'étape la plus radicale dans l'histoire de l'Union européenne, et va plus loin que toute vision des pères fondateurs qui ont tracé la ligne à ne pas franchir pour l'UE à savoir la souveraineté des nations.
source : http://www.telegraph.co.uk
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